Le dossier scolaire

Le dossier scolaire, principe de réalité et potentialités, comment en tirer le meilleur ?

Mettons-nous face aux réalités…

L’usage massif et quasi systématique d’APB,

La grande tradition française de voie royale,

L’élitisme et autres corporatismes ont imposé des critères qui rendent notre système national spécifique.

Nous connaissons tout cela et savons déjà que pour une part, un étudiant ne pourra totalement y échapper.

Nous savons aussi que les étudiants peuvent compter sur un enseignement supérieur de qualité et que, quoi qu’on en dise, ils peuvent aussi bénéficier d’une enseignement gratuit… Elément que bien peu de pays et de systèmes dans le monde proposent encore.

Faisons le point sur les différents cas (bulletins de première et de terminale) qui se présentent :

- Dossier avec 10 à 12/20 de moyenne générale

- Dossier au-delà de 13/20 de moyenne générale

- Dossier avec 15/20 et + de moyenne générale

LIVRET

Un dossier qualifié de moyen par les enseignants se situe entre 10 et 12/20 de moyenne générale. Au Baccalauréat, la mention passable est de mise.

Avec un tel dossier, un élève peut tout tenter : classe préparatoire, IUT, écoles post-Bac, BTS… Ses chances d’être recruté(e) sont d’autant plus fortes qu’il vise le domaine des écoles privées, quant à l’université, elle l’accueillera sans souci (sauf manque excessif de places dans certaines filières).

Deux situations se présentent :

- L’élève a une passion ou une idée précise de ce qu’il veut faire :
l’idée est de présenter le dossier là où l’élève a envie d’aller et non pas là où il pense pouvoir être pris !
L’expérience montre que l’entrée en première année d’études créé le déclic car, quasiment du jour au lendemain, chaque cours concerne, intéresse. Il est fréquent de voir s’épanouir une personne et d’observer dès les premiers partiels des résultats très favorables voire exceptionnels.
Cette logique exclut éventuellement les classes préparatoires aux grandes écoles car le dossier ne passera pas facilement les fourches caudines de la présélection, elle n’exclut pas d’autres tentatives comme par exemple la première année commune aux études de santé (PACES) / L1 Santé. Dans cette dernière comme dans d’autres, la détermination fait plus que les résultats obtenus au lycée. La capacité à accepter les contraintes du système aura de meilleurs résultats que celle de « bien travailler » si l’élève ne résiste pas à la pression.

- L’élève ne sait pas encore ce qu’il veut faire, plusieurs cas:

1 - L’ennui justifie la chute progressive des notes et de l’implication depuis le collège. Le regain de motivation grâce à des cours stimulants fera regagner très vite son « vrai » niveau à cet élève. Dans ce cas, les écoles post-Bac, très concrètes et professionnelles, sont faites pour lui, il y trouvera immédiatement une pédagogie terrain, par l’action, qui lui donnera le sentiment d’être acteur de sa formation et non plus de la subir. Une analyse de son dossier et de ses goûts et compétences pourra permettre de reprendre le fil du parcours et de sélectionner des pistes d’études.

2 - La traversée d’une mauvaise passe explique la chute des notes mais professeurs et parents pensent que l’élève retrouvera très vite ses capacités : ici il est question de temps, on demande à cette personne de faire des choix au mauvais moment. Deux possibilités : trouver une voie vers laquelle se projeter de façon à désamorcer cette période difficile ou prévoir de réaliser une année de césure par exemple en partant à l’étranger.

3 - La situation est déclinante depuis longtemps et le désespoir a pris place: dans cette situation, l’intervention du coach est parfois incontournable. La discussion élève/parents est souvent à ce stade conflictuelle voire contreproductive. Même si les parents détiennent une forme de vérité, l’élève en repoussera l’acceptation ou doutera de la pertinence des propos. Le regard d’une autre personne, plus objectif et sans affect, pourra nuancer les positions de chacun et permettre de revenir sur les questions importantes. Une rupture du rythme et l’identification des sources de problème pourront éviter de perdre du temps ou de faire les mauvais choix. Une filière bien encadrée (comme un établissement à structure « familiale » ou tutorée) sera privilégiée.

Un dossier de bon niveau est au-delà de 12 à 13/20 de moyenne générale, il présente souvent quelques faiblesses qui font chuter la moyenne ou une seule très grosse faiblesse due à une matière « portée » comme un fardeau depuis plusieurs années. La perspective au Baccalauréat est au moins celle de la mention assez bien.

Ici aussi, tout est ouvert, en fonction des faiblesses rencontrées et des choix personnels, un tel dossier mérite de rechercher le meilleur.

Il n’est pas nécessaire de tenter de présenter le dossier dans des classes préparatoires de très haut niveau car la probabilité est forte d’essuyer des refus ou de se retrouver en situation de faiblesse. Après avoir suivi les années lycées parmi les meilleurs, le risque est de passer deux ans en queue de classement. Il est en revanche possible de choisir des classes préparatoires de lycées moins prestigieux et de se hisser petit à petit au meilleur niveau. La personnalité de l’élève et un entretien spécifique pourront permettre de définir si ce projet lui correspond.

La stratégie la mieux adaptée est de se tourner vers les filières sélectives de très bonnes qualités sans pour autant être « voies royales ». Nous visons par exemple les IUT, certains BTS, les meilleures écoles post-Bac… : l’idée est de faire ses preuves dans un environnement motivant, de bon niveau sans être élitiste puis d’envisager une poursuite d’études dans les meilleurs programmes. Un bon dossier en IUT permet d’intégrer de grandes écoles dans d’excellentes conditions.

Le cas particulier : « je suis bon en tout mais rien ne m’attire vraiment »

La difficulté majeure est que l’élève a très vite perçu dans son entourage scolaire comme familial une forme d’étonnement. S’il a de bons résultats, il est censé savoir où il va... Il fait peut-être partie de ces personnes pour lesquelles on ne se fait pas de souci, pour qui tout semble facile mais qui ne le vivent pas ainsi…

Si tel est le cas, il faut savoir que les résultats montrent que l’élève a tout d’abord besoin d’un environnement de bonne tenue : quel que soit le domaine, il ne pourra pas se satisfaire d’une faible qualité d’enseignement. La première exigence est donc de trouver une filière de formation dans laquelle il aura « du grain à moudre », des cours et des enseignants qui pourront nourrir sa curiosité naturelle tout en lui redonnant le goût d’apprendre.

Comment trouver cette voie ?

Il est préférable dans une telle situation de remonter le temps et de chercher parfois assez loin dans le passé ce qui le motive, ce qui l’a rendu heureux ou fier, les expériences qu’il a vécues et pour lesquelles il a ressenti de la joie, une certaine mise en valeur de ses qualités, les moments où il a apprécié de se rendre utile ou encore les activités qu’il a effectuées et qui lui ont donné envie de poursuivre… Le vécu scolaire sera un élément parmi tous les autres : les détails du quotidien, les séjours en vacances, les activités extra-scolaires, les petits stages… tout pourra être analysé.

Ce que nous conseillons pour l’immédiate période post-bac est sûrement de ne pas se diriger dans une filière trop spécialisée. Il faut lui laisser du temps pour affiner, pour tester les opportunités qui se présentent et observer ses réactions. On choisira donc un domaine assez large, vu sous un angle théorique et/ou global ouvrant ensuite des portes vers des cursus plus typés.

Un dossier de très bon niveau représente un potentiel dont on ne connaît jamais toute l’étendue. Il est repérable en ce qu’il est quasi systématiquement au-delà d’une moyenne de 15/20 voire plus.

Certains élèves atteignent ce niveau facilement, presque en s’ennuyant, d’autres ont travaillé dur et ont « mérité » chaque point. La discussion et l’étude des bulletins de plusieurs années pourront donner des informations précieuses pour cerner la situation et surtout connaître en quelque sorte les « raisons » de cette situation oh combien favorable.

Une règle d’or : quand on a un bon dossier, on ne doit pas gâcher son potentiel mais plutôt agir intelligemment pour bénéficier dans les meilleures conditions des meilleurs enseignements.

Bien souvent les élèves ne se doutent pas des moyens mis en œuvre pour les étudiants dans les grandes institutions (grandes écoles, universités de renom): des professeurs à la fois savants et excellents pédagogues, un réseau immense d’anciens élèves, des rencontres entre étudiants riches et stimulantes, des opportunités de voyages et d’échanges académiques de haute qualité, les meilleurs stages dans les entreprises, des moyens matériels hors du commun… et parfois même une qratuité des cursus.

Bref, un élève qui peut accéder à ces filières se doit « presque » de le faire !!

Ces domaines d’excellence portés par de nombreux établissements de formation en France et à l’étranger sont accessibles par voie de concours et sont donc très sélectifs. L’idéal est de prendre les choses au sérieux tôt et de sensibiliser l’élève à l’importance de persévérer dans la durée sans occasionner un stress trop fort, de l’encourager constamment en s’intéressant à ce qu’il entreprend sans menace ni angoisse.
Les filières de haut niveau existent dans presque tous les domaines, il sera sûrement utile de l’aider à sortir des préjugés et d’aller à la découverte des écoles et universités qui proposent de multiples cursus menant vers une très vaste liste de professions.
Il sera enfin important de comprendre et d’accepter son droit à l’erreur : la tradition familiale ou les influences diverses ont pour conséquence (mais pas toujours !) de le pousser dans un domaine qu’il n’a pas vraiment choisi.